Il n'est jamais "trop tard"...
Alors que Chantal avait laissé tomber son rêve par peur de "ne pas être à la hauteur", sa petite étincelle était décidée à ne jamais la quitter...
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Hello les lardons, j’espère que vous allez bien.
Mardi soir, j’ai assisté à une cérémonie très émouvante : la remise de diplômes des enfants de l’école primaire de l’école dans laquelle ma maman travaille.
Il y a mille et un éléments qui m’ont touchée ce soir-là (cela pourrait faire l’objet de quelques Newsletters… 🤪), mais j’ai envie de m’attarder sur le plus important : ma maman.
Allez, je vous embarque dans son histoire… :
Il était une fois une jeune femme, Chantal, qui avait tout pour elle ; elle était charmante, drôle, intelligente. Elle adorait les enfants et nourrissait depuis toute petite le rêve d’un jour devenir institutrice. Elle s’imaginait déjà dans sa classe, décorée avec beaucoup de goût, entourée des rires et des lamentations des bambins.
En route vers son rêve, elle débuta ses études supérieures. Au début pleine d’entrain, elle déchanta vite : elle ne pouvait pas retirer de son esprit l’impression qu’elle n’était “pas à la hauteur”.
En voyant la matière s’accumuler, elle commençait à paniquer. “Je ne vais jamais y arriver”, se disait-elle.
Ses parents, qui à l’époque voyaient plus d’intérêt dans le fait d’avoir une fille qui travaille et qui participe aux frais de la maison plutôt qu’une fille qui poursuit son éducation, ne contribuèrent pas à encourager Chantal à persévérer dans la voie qu’elle avait choisie.
“C’est vrai, c’est sûrement mieux que je commence à travailler et à gagner ma vie…”, conclut la jeune femme. “De toutes façons, je n’ai pas le niveau pour suivre ces études.”
Et c’est ainsi que Chantal mit son projet de côté et commença à travailler dans une banque. Les années passèrent, elle se maria et eut deux enfants. Ses deux petits devinrent tout son monde - enfin, elle pouvait faire ce dont elle avait toujours rêvé : accompagner de nouveaux êtres à évoluer sur cette Terre.
Mais quelque chose lui manquait, elle ressentait en elle une tristesse latente sur laquelle elle avait du mal à mettre des mots. Elle ne savait pas que c’était son étincelle, sa mission de vie qui essayait de communiquer avec elle.
Ses enfants grandirent en l’entendant se dénigrer “Je ne suis pas intelligente”, répétait-elle. “Je ne suis pas légitime, je n’ai pas de diplômes”, racontait-elle.
En attendant, Chloé et Arnaud voyaient bien les sourires de leurs camarades quand leurs profs annonçaient que Chantal faisait partie de la team de parents qui les accompagnerait en excursion. “Ouaaaaaiiiis !!!”, s’exclamaient-ils à chaque fois (au grand dam de Chloé, qui à cet âge-là était un peu jalouse et n’hésitait pas à distribuer des “c’est MA maman” à ses copains de classe 🤪).
Lorsque des proches bienveillants de Chantal l’encourageaient à reprendre ses études, elle leur répondait qu’il était “trop tard”.
… Jusqu’au jour où, à ses 58 ans, Chantal reçut une opportunité rêvée, par le biais de sa meilleure amie institutrice (parce que oui, of course, au fil des ans, Chantal eut pas mal d’institutrices dans son entourage… 🤪) : une école proche de sa maison était à la recherche d’une personne pour s’occuper de quelques heures hebdomadaires d’étude dirigée.
Inutile de dire que notre héroïne se sentit comme un poisson dans l’eau lorsqu’elle démarra cette nouvelle mission.
Chaque année, le même schéma se produisit : au fil des semaines et des mois, “Madame Chantal” s’imprimait de plus en plus dans le coeur des enfants. Pour preuves ? Un nombre incalculable de poèmes, de dessins et autres cadeaux ramenés à la maison… Ainsi que de réguliers remerciements chaleureux distribués par les parents. “Grâce à vous, mon fils a appris à aimer l’école !”. “Ma fille parle tout le temps de vous !”… Des compliments qui ne manquent jamais de lui donner le sourire, et de remplir ses yeux sensibles de larmes.
Et c’est ainsi que, après 40 ans de sous-marin, la petite étincelle de Chantal revint à la surface et l’amena à accomplir sa destinée… faisant un pied de nez à toutes celles et ceux qui pensèrent un jour que “c’est trop tard” était une rengaine que l’on pouvait croire.
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Joli conte, n’est-ce pas ? 😉 Et oui, c’est la vraie vie qui crée les plus belles histoires. Des histoires dont nous sommes tou·te·s les héros et héroïnes.
En relisant ce que je viens d’écrire, je réalise que ma mission découle certainement de la frustration de celle de ma maman ; j’ai grandi en ressentant l’étincelle en elle, j’ai tout fait pour essayer de la lui montrer mais je ne savais pas comment m’y prendre...
Maintenant, c’est mon métier de chercher les étincelles des personnes que j’accompagne. Et de les faire sortir de leur sous-marin. Parce qu’elles le valent bien… N’est-ce pas ? ✨
Faites sortir votre étincelle en venant jouer avec moi ! Écrivez-moi à chloe.vandooren@gmail.com, et on discutera du meilleur chemin à prendre dans votre situation.